1. Synopsis
À Gotham City, une ville où le crime est partout, lutte un justicier vêtu d’une combinaison de chauve-souris. Ce dernier est en réalité Bruce Wayne, un milliardaire dont les parents furent tués dans « l’allée du crime » sous ses yeux alors qu’il n’avait que 10 ans. Alors qu’il essaye de faire fuir des voleurs dans une usine de chimie, il fait tomber Jack Napier dans de l’acide. Celui-ci, entièrement défiguré, devient le Joker.
Bande annonce :
2. Fiche Technique
- Titre original : Batman
- Titre français : Batman
- Année : 1989
- Date de sortie : 23 juin 1989 (USA), 13 septembre 1989 (France)
- Durée : 126 minutes
- Genre : Fantastique, thriller, action
- Réalisation : Tim Burton
- Scénario : Sam Hamm et Warren Skaaren (d’après une histoire de Sam Hamm)
- Basé sur : le comic book de Bob Kane
- Musique : Danny Elfman
- Producteurs : Peter Guber, Jon Peters
- Société de production : Warner Bros, PolyGram Filmed Entertainment et The Guber-Peters Company
- Société de distribution : Warner Bros
- Directeur de la photographie : Roger Pratt
- Direction artistique : Terry Ackland-Snow et Nigel Phelps
- Création des décors : Anton Furst
- Décorateur de plateau : Peter Young
- Costumes : Linda Henrikson et Bob Ringwood
- Effets Spéciaux : John Evans
- Supervision effets spéciaux : Derek Meddings
- Montage : Ray Lovejoy
- Casting : Marion Dougherty
- Co-producteur : Chris Kenny
- Productrice associée : Barbara Kalish
- Producteur exécutif : Benjamin Melniker et Michael E. Uslan
- Lieux de tournage : Angleterre : Hatfield House, Hatfield, Hertfordshire – Knebworth House, Stevenage, Hertfordshire – Londres – Pinewood Studios, Iver Heath, Buckinghamshire
- Pays d’origine : États-Unis, Angleterre
- Langue : Anglais
- Format : couleur (Technicolor) – Dolby – 35 mm
- Public : PG-13
- Budget : 35 000 000 $
- Recettes : USA – 411 348 024 $ / France – 2 362 087 entrées
3. Casting
- Bruce Wayne / Batman : Michael Keaton
- Jack Napier / le Joker : Jack Nicholson
- Vicki Vale : Kim Basinger
- Alexandre Knox : Robert Wuhl
- Alfred Pennyworth : Michael Gough
- James Gordon : Pat Hingle
- Harvey Dent : Billy Dee Williams
- Le maire Joe Borg : Lee Wallace
- Carl Grissom : Jack Palance
- Alicia Hunt : Jerry Hall
- Robert “Bob” Hawkins : Tracey Walter
- Lieutenant Max Eckhardt : William Hootkins
- Nick : Christopher Fairbank
- Eddie : George Roth
- Becky Narita : Kit Hollerbach
- Jack Napier jeune : Hugo E. Blick
- Bruce Wayne jeune : Charles Roskilly
- Thomas Wayne : David Baxt
- Martha Wayne : Sharon Holm
4. Analyse
Introduction
Ce court texte va s’efforcer d‘aborder les points les plus remarquables du film Batman. Il va de soi qu’effectuer un tel travail nécessite de citer des passages du film. Il est donc recommandé – si pas obligatoire – de visionner le film auparavant afin que la vision ne soit pas gâchée.
Des oppositions
Le film repose principalement là-dessus, et ne serait sûrement pas aussi intéressant sans cette constante opposition Batman/Joker. Batman à lui seul est en opposition avec la racaille de Gotham, tout comme son envie de se faire connaître alors que les autorités tentent de le garder dans l’ombre. En ce qui concerne le Batman et le Joker, tout les différencie : Batman est sombre, introverti, bien que « gentil » de l’histoire, il cache tout et surtout son identité. Le Joker, c’est tout le contraire : il est drole, coloré (dans tous les sens du terme), extraverti, bien que « méchant » de l’histoire et fait tout pour qu’on le remarque. Il semble crier « Hé, regardez-moi ! » alors que Batman tente d’agir dans l’ombre tout en tentant de se faire connaître.
L’entrée des artistes
Le problème auquel était confronté Burton pour le choix de l’acteur qui doit interpréter Batman était qu’il cherchait un acteur de films d’action tout en pensant que Keaton est parfait pour le rôle.
Qui d’autre qu’un type comme lui (…) pourrait avoir le besoin impérieux d’enfiler le costume de Batman, de se transformer ainsi ? Pas un macho bodybuildé en tout cas.
Seulement Keaton n’est pas le choix idéal pour tout le monde, et une polémique va se déclencher autour de ce choix. Les fans du comic original envoient des milliers de lettres de plainte, mais Keaton restera malgré tout – et heureusement ! Peu d’acteurs auraient pu apporter tant de tristesse et de volonté à ce personnage [qu’on sent] torturé. C’est la deuxième fois que Michael Keaton et Tim Burton tournent ensemble (juste après Beetlejuice). On peut d’ailleurs remarquer que tous les films de Burton ont pour titre le nom du héros et ça continuera jusqu’à Edward Scissorhands et aussi Ed Wood.
C’est le génial Jack Nicholson qui a été choisi pour interpréter le fameux rôle de Jack Napier/Le Joker. Un rôle sur mesure pour cet acteur, qui crée un personnage humoristique mais animé de cette méchanceté dont il ne semble pas avoir conscience, comme un enfant. On peut d’ailleurs dire que le Joker qui fait tout ce qui lui plaît et adore les jouets est dans un monde pratiquement enfantin, piquant une colère quand tout ne se passe pas comme il veut (« He stole my balloons ! »).
Kim Basinger fait quant à elle la belle de service amoureuse de Batman et s’en tire d’ailleurs très bien à côté de Nicole Kidman (Batman Forever). Elle ne fait pas que de la figuration et n’est pas là uniquement pour vendre le film.
Signalons enfin Michael Gough, un ancien de la Hammer, dont le rôle de « vieux sage » est d’une importance non négligeable.
L’importance du lieu
En trois films c’est la deuxième fois que le lieu joue une importance primordiale dans le déroulement de l’histoire. Dans Beetlejuice, les époux Adam et Barbara sont coincés dans la maison qu’ils doivent hanter. Dans Batman c’est Gotham City qui a de l’importance. (On retrouve d’ailleurs ça pour Sleepy Hollow, Edward Scissorhands, Nightmare Before Christmas et peut-être même Planet of the Apes – à vous de voir ce que vous en pensez). Il n’y a pas de Batman sans cette ville synonyme de crime, logique puisque Batman est le justicier local. La ville devient presque un personnage à part entière, puisque sa vie est d’une certaine manière en jeu, le crime la mettant en danger. Le soin qui est apporté aux décors est d’ailleurs stupéfiant. Entièrement recrée par des maquettes superbes et des décors gigantesques tout aussi réussis, Gotham City devient une ville gothique, en noir et blanc. On se dit que cette ville existe en la voyant. Anton Furst (qui s’est suicidé en 1991) remporta d’ailleurs l’Oscar des meilleurs décors pour son œuvre.
Un univers plus sombre
Après les très colorés et joyeux Pee-Wee’s Big Adventure et Beetlejuice, Burton passe à un film sombre sous son apparence de film d’aventure familial. Batman lui-même est un personnage sombre (vêtements noirs, vie dans une caverne obscure…) et torturé, de par la mort de ses parents et son besoin de faire le justicier, cela caché sous une apparence qu’il cherche à obtenir. Le décor est aussi très sombre, ravagé par le crime. Des flics sont corrompus, la population vit dans la terreur.
Danny et le Prince
Pour la musique, troisième collaboration avec Danny Elfman, et ce ne sera pas la dernière. Mais la surprise musicale de ce film vient du fait que des chansons de Prince sont utilisées pour deux scènes avec le Joker – le musée et la parade. Tim ne souhaitait pas intégrer la musique de Prince dans le film (bien qu’il l’apprécie beaucoup), mais la maison de disques a fait pression (elle voulait même Michael Jackson !), et on peut dire que ça a rapporté beaucoup d’argent. La musique d’Elfman s’ajoute au côté sombre du film et il signe un générique qui reste dans l’histoire.
Un super-héros
Batman est un super-héros, oui, mais peut-être le plus intéressant car vrai. Ce n’est pas une expérience scientifique improbable ou la venue d’une lune de Saturne qui lui donne ses « pouvoirs » (qui n’en sont pas vraiment d’ailleurs) mais sa volonté. La plupart des autres super-héros le sont devenus suite à leurs pouvoirs : ça leur donne un avantage et ils en profitent. Batman lui est en opposition avec ce système de culpabilité (« c’est mon devoir de défendre les honnêtes gens puisque j’ai des pouvoirs qu’ils n’ont pas ») car il a décidé d’acquérir des capacités pour combattre le mal. C’est le décès de ses parents qui le pousse à agir de la sorte : après leur assassinat, il cherche à combattre le crime pour éviter que ce genre de choses ne se reproduise et ça lui donne un côté vrai. Il suit un entraînement régulier afin d’acquérir la souplesse et la force physique nécessaire, et crée une panoplie de gadgets à faire rougir James Bond. Le plus célèbre reste la Batmobile, qui dispose d’un écran vidéo, est pare-balles (et même bien plus que ça avec les boucliers), télécommandée… Même si on peut douter que la réalisation de tous ces gadgets soit possible, il n’en reste pas moins que c’est bien plus crédible que les super-pouvoirs acquis grâce à une araîgnée génétiquement modifiée (Sam, ton film est malgré tout une réussite).
Des personnages marginaux
Comme toujours chez Burton, les principaux personnages se dégagent de par leur côté marginal. Il y a bien évidemment Batman, le plus marginal des gentils, le seul qui porte un masque et combat le crime. Du côté des méchants, c’est le Joker. Au premier niveau il est marginal parce qu’il baigne dans l’illégalité. Au second plan, il est marginal parce qu’il se distingue des autres méchants. D’abord par son apparence, son humour mais aussi parce qu’il fait pression sur les autres et qu’il fait cavalier seul. Et puis ses infractions prennent une autre tournure lorsqu’il devient le Joker. Les autres ne cherchent pas à détruire des œuvres d’art par plaisir ou à gazer la population. Burton s’intéresse donc au côté le plus inattendu du mal. Knox et Vale peuvent aussi être considérés comme marginaux. Ce sont les seuls qui croient au Batman. Et Vale est aussi particulière, d’abord parce que d’une beauté éblouissante (Joker et Wayne l’aiment tous les deux) et est la seule troublée par la tristesse de Bruce Wayne.
L’importance des parents
C’est la première fois que se manifeste clairement l’importance qu’ont les parents (ou l’absence de parents) sur le destin d’un personnage. Pee-Wee qui vit dans un univers enfantin sans parents pourrait être le premier, mais rien n’est exprimé aussi clairement que dans Batman. Le phénomène se reproduit juste après dans Edward Scissorhands. Batman justement devient justicier suite à l’assassinat de ses parents : ce fait se révèle primordial, tellement que Burton montre clairement l’assassinat dans le film.
La boucle est bouclée
L’histoire de Batman commence avec la mort de ses parents. Chronologiquement c’est le premier fait, et Batman naît justement dans un esprit de vengeance. Bruce Wayne a beau combattre le crime, il reste déterminé à retrouver l’assassin de ses parents. Dans son combat contre le crime, il cause la « mort » de Jack Napier, le Joker en étant une résurrection. Le film est le combat qui oppose ses deux hommes, qui devient une affaire personnelle ; pour le Joker dès qu’il identifie Batman comme son mal et pour Batman dès qu’il est provoqué par le Joker. L’affaire devient encore plus personnelle dès que Batman reconnaît en Jack Napier le meurtrier de ses parents. A la fin du film, le Joker fait remarquer à Batman qu’il l’a créé. Ce à quoi Batman répond une des plus meilleures répliques du cinéma « I made you, but you made me first ». La mort du Joker clôt d’une certaine manière l’histoire de Batman puisqu’il s’est enfin vengé. De plus, on retrouve encore une fois l’importance des parents : il y a une relation père-fils assez ambiguë entre Batman et Le Joker, puisque Napier est en quelque sorte le père de Batman, qui est lui-même le père du Joker.
Moins personnel ?
Première superproduction pour Burton, il découvre les pressions des producteurs. Est-ce que malgré ça, il peut donner un film aussi personnel que Beetlejuice ? Pour moi la réponse est oui. On pourrait reprocher le fait que Kim Basinger joue dans le film (dans le genre on met une beauté pour vendre le film) mais de l’autre côté il y a Michael Keaton dans le rôle du héros.
De plus Burton parvient à un équilibre entre Batman et Le Joker. Le Joker semble avoir été privilégié, ce à quoi Burton répond « Ce n’est pas vrai », alors que si, puisqu’on le voit tant que ça, attention tout de même que ce personnage est très extraverti et du genre « regardez-moi ! » donc il a beaucoup de présence à l’écran. Mais pas plus que Batman, d’où l’équilibre. En général on ne s’intéresse au méchant que pour montrer comment il est devenu méchant et les actes « répréhensibles » qu’il commet, alors que là on a droit aux pensées du Joker.
Il y aussi le côté très sombre que Burton parvient à imposer. Pour un film qui devrait pouvoir toucher les familles (du point de vue de la Warner) il n’est pas très joyeux. Mais c’est nécessaire, obligatoire : Gotham City est une ville rongée par le crime.
Malgré tout ça (en fait grâce à tout ça) le film sera un succès mondial, engrangeant plus de 500 000 000 $ de recettes dans le monde.
5. Critique
Comme il est dit plus haut, les acteurs sont soit très bons, soit au moins efficaces : ils sont tous crédibles.
Un avantage de ce film de super-héros c’est que les personnages sont travaillés ; ils ont une personnalité plus profonde que le héros et la minette qui l’aime parce qu’il est le héros.
Basinger s’en tire relativement bien. Quant à Gough, on a l’impression d’avoir Alfred en face de nous !
La palme revient cependant au duo Nicholson-Keaton. Keaton parce que malgré son rôle de super-héros il lui ajoute une épaisseur de tristesse, de mélancolie rien que dans son regard. Lorsqu’il est habillé en Batman, on ne voit que ses yeux et ça suffit ! Quant à Nicholson, même s’il faut dire que son rôle n’est pas des plus compliqués à jouer, il donne au Joker toute son âme de salaud enfantin.
Passons sur les décors, tout simplement grandioses, et rapidement sur la musique, qui même si ce n’est pas le chef-d’œuvre d’Elfman, est une réussite complète : sombre, mystérieuse, rythmée, elle nous invite à entrer dans l’univers de Batman. Quant aux chansons de Prince, malgré ce qu’en dit Burton, elles ajoutent au côté déjanté du Joker; c’est peut-être bien un « surplus d’éléments », mais « un surplus d’éléments », ça ressemble à une définition du Joker.
La photographie de Roger Pratt ajoute elle aussi au côté sombre (décidément !). C’est une réussite. Sans doute n’est-elle pas très subtile mais elle magnifie les décors et démultiplie l’ambiance : même quand le Joker distribue ses billets à une foule en délire, il fait nuit noire.
Le scénario est particulièrement intéressant, car tout en nous en révélant beaucoup sur Batman, on en apprend autant sur le Joker. Des critiques reprochent évidemment à Burton cette mise en avant, mais comme il le dit :
Le Joker est un extraverti et Batman un introverti. Autrement dit, quoi que tu fasses, il est impossible qu’un équilibre existe entre ces deux énergies.
De plus le méchant dans ce type de film (et dans beaucoup d’autres) est à mon sens un personnage aussi important que le héros : sans lui, pas d’histoire.
Enfin terminons par la réalisation. Burton a le don d’exploiter chaque parcelle, on voit tout. Il fait de magnifiques plans larges de Gotham City, des plongées (même si pour çà un petit effet spécial pas très très discret est nécessaire, cf. Batman qui observe l’agression au début)… Il sait être tendre, insister sur la tristesse quand c’est nécessaire, mais aussi dynamiser les scènes d’action.
En conclusion, Batman, sans être un chef-d’œuvre, est un film excellent, très réussi, et on ne peut que se réjouir qu’à l’époque il ait réussi un tel film malgré la pression des studios, ce qui ne fut plus le cas 12 ans plus tard (cf. La Planète des Singes) …
6. Anecdotes
L’actrice Sean Young était initialement castée par Tim Burton en 1989 pour interpréter Vicky Vale. Elle fut remplacée par Kim Bassinger suite à une chute à cheval et un bras cassé lors des répétitions. Elle convoitera plus tard le rôle de Catwoman, en vain.
Pour interpréter le Joker, Tim Curry, Willem Dafoe, David Bowie , James Woods et Robin Williams ont auditionné mais c’est finalement Jack Nicholson qui fut retenu pour le rôle.
Bien que Tim Burton avait déjà choisi Michael Keaton pour le rôle de Bruce Wayne/Batman, les producteurs avaient fait auditionner Mel Gibson, Kevin Costner, Charlie Sheen, Pierce Brosnan, Tom Selleck et Bill Murray. Finalement Tim Burton réussit à les convaincre que Keaton était l’acteur le plus adapté pour incarner le chevalier noir.
Le chanteur Prince, rencontra sur le plateau Kim Basinger avec laquelle il eut une liaison amoureuse d’environ une année.
On remarque une ressemblance avec la musique de Voyage au Centre de la Terre, la musique étant signée Bernard Herrmann que Danny Efman décrit comme son maître. Le thème principal du film ressemble fortement aussi à un air dans la seconde partie Les Nibelungen de Fritz Lang.
Le personnage d’Harvey Dent est, dans la mythologie “classique” de Batman, un homme blanc, mais il est joué par l’acteur afro-américain Billy Dee Williams, qui n’est autre que l’interprète de Lando Calrissian, personnage clef de la première trilogie de Star Wars. Ceci est loin d’être anodin car le procureur Dent (un des premiers alliés de Batman avec le commissaire Gordon) n’est autre que celui qui deviendra Double-Face, l’un des pires adversaires du justicier de Gotham City. Extrêmement secondaire dans ce film, il deviendra central dans Batman Forever sous les traits de Tommy Lee Jones.
Selon le film, le meurtrier des parents de Bruce Wayne n’est autre que Jack Napier, qui deviendra le Joker (qui est ainsi, lui-même, le créateur involontaire de Batman). Là encore, les scénaristes ont pris certaines libertés par rapport à la mythologie “classique” de Batman.
Batman tue dans le feu de l’action, ce qui ne correspond pas avec la vision moralisatrice du personnage, symbolisée par la série dite kitsch des années 1960. Il y risquait même parfois sa vie pour sauver celle de ses ennemis. Au contraire, sous la plume de Bob Kane dès la fin des années 1930, Batman tuait ses ennemis de sang-froid dans ses toutes premières aventures. Le film de Tim Burton renoue donc avec le côté sombre et torturé du personnage.
Le Joker est tué à la fin du film, alors qu’il est toujours vivant dans l’univers B.D. de Batman. De façon générale, les ennemis de Batman meurent presque tous à la fin des films.
Le personnage de Robin aurait du être présent dans le film, avec Kiefer Sutherland pour l’incarner. Mais ce dernier refusa la proposition, les scénaristes décidèrent de supprimer le personnage du scénario.
Le rôle interprété par Jack Nicholson, sera repris par Heath Ledger dans Batman The Dark Knight de Christopher Nolan en 2008.
Une citation célèbre du Joker juste avant qu’il ne tue ses ennemis : « N’as-tu jamais dansé avec le diable au clair de lune ? »
Michael Keaton et Jack Nicholson sont tous deux dans le classement 100 Héros et Méchants établi par l’American Film Institute en 2003.
7. Citations
On m’a souvent dit que je m’étais désintéressé de Batman pour mettre en avant le Joker; pareil dans Batman, le défi, au sujet du Pingouin et de Catwoman. C’est faux. Tous les personnages m’intéressent, leur dualité m’intéresse. Batman est un homme de l’ombre, et il désire y rester. Je me dois de respecter cette convention.— Tim Burton, L’Événement du Jeudi, 10 au 16 février 2000
Michael Keaton est complètement cintré, c’est un maniaque, une pile électrique et il a des yeux incroyables. J’adore les yeux chez les gens, et il a une paire d’yeux proprement hallucinants.— Tim Burton, Livre “Tim Burton par Tim Burton” (Mark Salisbury)
Il est fascinant de voir des comédiens se camoufler derrière un masque et ainsi révéler d’autres facettes d’eux-mêmes…— Tim Burton, Livre “Tim Burton par Tim Burton” (Mark Salisbury)
De tous les films que j’ai réalisés, c’est celui dont je me sens le moins proche. Pourtant je m’en sentais proche au départ mais ce sentiment s’est étiolé avec les difficultés.— Tim Burton, Livre “Tim Burton par Tim Burton” (Mark Salisbury), p. 115
8. Nominations & Récompenses
- Oscars 1990 : Meilleure direction artistique/décors (Anton Furst, Peter Young)
- Golden Globes 1990 : Meilleure performance d’acteur dans une comédie ou une comédie musicale (Jack Nicholson)
- Grammy Awards 1990
- Meilleur album instrumental écrit pour le cinéma ou la télévision (Danny Elfman)
- Meilleure chanson écrite spécifiquement pour le cinéma ou la télévision (Prince, avec “Partyman”)
- Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films 1991
- Meilleur acteur (Jack Nicholson)
- Meilleurs costumes (Bob Ringwood)
- Meilleur film de fiction
- Meilleur maquillage (Paul Engelen, Lynda Armstrong, Nick Dudman)
- Meilleur actrice secondaire (Kim Basinger)
- ASCAP Film and Television Music Awards 1990 : Most Performed Songs from Motion Pictures (Prince, for the song “Partyman”.)
- BMI Film & TV Awards 1990 : BMI Film Music Award pour Danny Elfman
- Brit Awards [Angleterre] 1990 : Meilleure bande originale
- Evening Standard British Film Awards 1990 : Meilleure réalisation technique/artistique (Anton Furst)
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- Film préféré
- Film dramatique préféréPeople’s Choice Awards 1990
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