Le Monde de Stainboy
En 1997, Tim Burton est viré par la Warner de la production de Superman Lives qu’il avait supervisée pendant un an et le vit de manière très douloureuse.
Il écrit à cette période un recueil de poèmes, La Triste Fin du Petit Enfant Huître narrant les histoires bizarres d’enfants très étranges dessinés par ses soins.
L’un d’eux semble étrangement faire écho au dernier échec cinématographique de Tim Burton : Stainboy, l’enfant sale qui arbore fièrement un “S” sur sa cape. Mais un “S” pour Stain (tâche en français), et non Super.
En effet, le petit Stainboy, anti-héros par excellence (tout comme ses compagnons dans le livre), salit tout ce qu’il touche :
Enfant Tache
De tous les héros super cotés,
le plus étrange, et de beaucoup,
n’a ni pou-
voir spécial ni voiture tarabiscotée.
A côté de Superman, de Batman et consorts,
j’imagine qu’il paraît sans panache,
mais pour moi il sort
de l’ordinaire, et son nom est Enfant Tache.
Il ne sait pas voler parmi les buildings,
ni dépasser des trains roulant à toute berzingue :
il semblerait que son seul talent dingue
soit de laisser des taches cradingues.
Parfois, je sens que ça le contrarie
de ne pouvoir foncer sur terre, sur mer, en altitude,
et, du fait de son unique aptitude,
ce qui monte jusqu’au ciel, c’est sa note de blanchisserie.
Le livre, dont la sortie est tout de même assez confidentielle, rencontre un certain succès.
Il est par la suite question d’adapter le personnage dans une mini-série animée destinée à promouvoir le format Flash (nouveau-né de l’époque) sur le net.
La série Stainboy est née. Six épisodes seront réalisés par les studios Flinch, qui s’attacheront à respecter le graphisme particulier du livre : les couleurs étaient belles, à l’eau, intuitives, et faisaient parties intégrantes du personnage… Pas question donc d’en modifier l’aspect.
La première difficulté était par conséquent de rendre cet aspect fluide et liquide et donc d’éviter un aspect pixellisé. Après quelques essais, Flinch décida donc d’utiliser le logiciel Flash et d’animer Stainboy en le vectorisant; ce qui permet de maximiser la fidélité aux dessins initiaux.
L’effet aquarelle est réalisé en superposant plusieurs couches de couleurs ayant chacune une opacité différente.
Une fois Burton et les studios Flinch d’accord sur l’aspect graphique, Tim s’attaqua aux histoires en dessinant plusieurs scénarios sous forme de storyboards, des “vaudevilles macabres” où Stainboy va rencontrer un à un des personnages de La Triste Fin du Petit Enfant Huître jusqu’à découvrir son origine.
Burton s’entoure de professionnels pour réaliser le projet, ce qui est assez inédit à l’époque : il appelle son collaborateur de longue date, Danny Elfman, pour le thème principal de la série, et les voix sont réalisées par certains des habitués du réalisateur : Lisa Marie, Glenn Shadix, etc.
LES EPISODES
Episode 1 : Stare Girl
Episode 2 : Toxic Boy
Episode 3 : Bowling Ball Head
Episode 4 : Robot Boy
Episode 5 : Matchstick Girl
Episode 6 : The Origin of Stainboy