Nous avons appris aujourd’hui le décès de Ray Harryhausen à l’âge de 92 ans. Créateur d’effets spéciaux en stop-motion de génie, il a marqué de manière durable le cinéma fantastique et a influencé nombre des grands noms hollywoodiens d’aujourd’hui.
Né en 1920 à Los Angeles, il est fasciné en 1933 par les effets spéciaux du film King Kong et se lance alors dans la réalisation de films à effets spéciaux en stop-motion, assisté dans la confection de ses marionettes par son père. Après avoir réalisé en 1945 plusieurs court-métrages en stop-motion, The Mother Goose Stories, il se concentre sur la création d’effets spéciaux, en tant qu’assistant de Willis O’Brian (le papa de King Kong) dans Mighty Young Joe en 1947 puis en tant que créateur en chef des effets visuels dans The Beast from 20,000 Fathoms (1953). C’est le début d’une carrière prolifique. Earth vs. Flying Saucers (1956), 20 Millions Miles to Earth (1957), The 7th Voyage of Simbad (1958), Jason and the Argonauts (1963), The Golden Voyage of Simbad (1974) ou encore Clash of the Titans (1981), pour n’en citer que quelques uns, font ainsi partie des nombreux blasons qui ornent un parcours créatif dense et qui marqua de manière définitive le cinéma d’effets spéciaux.
Car si Harryhausen n’était pas le réalisateur de ces films, la paternité de ceux-ci lui est souvent attribuée. L’ensemble des séquences comportant des effets spéciaux, soit les passages les plus marquants de ces films doivent ainsi lui être attribuées quasi-intégralement. Il était animateur de génie, donnant véritablement vie et personnalité à l’inanimé, technicien chevronné, maîtrisant à la perfection les lumières et l’intégration de ses créations, créateur de monstres légendaires, parmis lesquels figurent, entre autres, le Cyclope de Simbad, l’Ymir de 20 Millions Miles to Earth, les squelettes de Jason ou encore la Méduse du Choc des Titans. Bourreau de travail, il souhaitait que soient visibles à l’écran les efforts déployés pour donner vie à ses rêves les plus fous. Il ne reculait pour cela devant aucune difficulté, n’hésitant pas à vouloir rendre réel l’improbable.
Le bestiaire créé par Harryhausen participe ainsi d’un imaginaire du cinéma, imprégnant de manière forte notre représentation du fantastique, pour ne pas dire de la mythologie classique et des créatures préhistoriques. N’est-ce pas là un véritable tour de génie que de réussir, au travers d’oeuvres de fictions, à modifier notre perception du réel ?
Plus que tout autre créateur d’effets spéciaux, Ray Harryhausen a marqué une génération de cinéastes qui lui rendent hommage dans leurs films. L’impact que ses créatures ont laissé dans l’imaginaire cinématographique se mesure encore largement aujourd’hui. Spielberg, Cameron, Burton, Jackson, Wright… Autant de grands noms du cinéma actuel qui citent directement Harryhausen et ses créations comme étant, au moins partiellement, à l’origine de leur vocation.
En quittant ce monde aujourd’hui, Harryhausen rejoint le panthéon qu’il a créé. Il est un géant, assurément, à l’image de ses créatures. Son impact sur le cinéma est énorme. Regarder un film fantastique nous le rappelle à chaque instant.