Atelier Stop-motion présenté à Geekopolis le 26 mai 2013 : compte-rendu


Voici le compte-rendu de l’atelier stop-motion qui a eu lieu le dimanche 26 mai dans la salle Stark à 12h au Festival Geekopolis, présenté par Elsa Robert et Loïc Leroy de l’association Tim-Burton.net.

Au travers de cet atelier venez découvrir la stop-motion et apprenez à manipuler les objets inanimés afin de les rendre vivants ! Avec peu de moyens, vous pouvez ainsi facilement faire vos propres films chez vous !

Bonne lecture !

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Après une présentation de notre site et de notre association Tim-Burton.net, nous avons fait un bref historique de la stop-motion. Tout à commencé avec Eadweard Muybridge en 1872 lorsqu’il crée un dispositif permettant de décomposer les mouvements d’un cheval au galop à l’aide de plusieurs appareil photos : la chronophotographie :

Étienne-Jules Marey fera de même quelques années plus tard avec son “fusil photographique” pour étudier le corps humain et ses mouvements. Les clichés sont la plupart du temps mis côtes à côtes pour voir l’étendu d’un mouvement mais si on les fait défiler un par un à grande vitesse, nous retrouvons alors le mouvement du corps en vidéo.

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À l’origine dédiée aux sciences, cette technique va rapidement intéresser le cinéma avec notamment Georges Méliès qui s’en servira comme effet-spécial, tout comme Tim Burton. Il y a donc deux applications bien distinctes dans le cinéma. D’un côté le cinéma d’animation pure et de l’autre celui des effets-spéciaux.

Commençons par le cinéma d’animation. Le principe de stop-motion est le même que celui du dessin animé que nous appelons également animation 2D ou traditionnelle. Les longs métrages en stop-motion n’utilisent pas de dessins mais des sculptures et des maquettes pour donner vie à l’histoire. Les personnages sont créés à partir d’un squelette métallique avec des articulations. Le tout est recouvert de parties dures et flexibles afin de reproduire les mouvements d’un corps. Chaque expression du visage nécessite des dizaines et des dizaines de têtes amovibles afin de suivre le mouvement des lèvres et des yeux. La technique ayant évolué, les visages sont maintenant parfois séparés en deux, l’une fixe avec le haut du visage et l’autre amovible pour changer l’expression de la bouche. Les yeux sont actionnés par des mécanismes accessibles par les oreilles de la marionnette.

Les personnages faisant plus de 30 cm de haut, les décors à l’échelle sont immenses et nécessitent des studios parfois gigantesques comme ceux de Frankenweenie :

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C’est d’ailleurs grâce à Tim Burton et au film The Nightmare Before Christmas (réalisé par Henry Selick) que la stop-motion est revenue au goût du jour et a donné naissance à des films aussi cultes que leur succès : Chicken Run, Corpse Bride, Fantastic Mr Fox, ParaNorman, Coraline, James and the Giant Peach, Frankenweenie, The Pirates, Mary & Max

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L’autre usage de la stop-motion au cinéma est en tant qu’effet spécial. Tout a commencé en 1933 avec la première adaptation au cinéma de King Kong. Willis O’Brien a alors animé plusieurs créatures en stop-motion dont des dinosaures, Kong et certains humains. Le mélange de la stop-motion et des acteurs dans un même plan va à jamais marquer l’esprit de Ray Harryhausen, considéré maintenant comme le père de la stop-motion. Il va rapidement travailler avec Willis O’Brien en tant qu’animateur puis créer ses propres créatures pour de nombreux films qui vont, à leur tour, marquer les plus grands réalisateurs contemporains comme Peter Jackson, James Cameron, Steven Spielberg et bien sûr Tim Burton. Ray Harryhausen va perfectionner son art jusqu’à le maîtriser totalement et créer de véritables scènes cultes telle que la bataille entre Jason et les squelettes vivants dans Jason and the Argonauts.

Le principe, qu’il appelle “dynamation”, consiste à enregistrer plusieurs fois une même scène sur la pellicule. Une fois avec les acteurs dans les décors puis une deuxième fois en animant ses créatures sur la partie de la pellicule non encore imprimée. Ce procédé prenait des mois à réaliser mais le résultat est là.

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Tim Burton, qui a commencé sa carrière par un court-métrage d’animation en 1982, va lui aussi mélanger la stop-motion avec des prises de vues réelles notamment dans ses premiers films : Pee-Wee’s Big Adventure et Beetlejuice. Il va aussi faire un hommage direct à Ray Harryhausen dans le générique d’Ed Wood où des soucoupes volantes rencontrent des tentacules géantes (hommage à Earth vs the Flying Saucers et It Came From Beneath the Sea) :

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Contrairement à Ray Harryhausen qui n’a jamais trouvé intéressant de tourner un film uniquement en stop-motion, Burton va en réaliser deux : Corpse Bride et Frankenweenie.
Autre application de la stop-motion au cinéma et qui a un lien directe avec la chronophotographie de Muybridge : l’effet bullet-time de The Matrix. Pour créer l’effet de ralentit, les responsable des effets spéciaux John Gaeta, ne va pas utiliser une caméra mais des appareils photos placés autour du comédien. Comme pour le cheval à l’époque de Muybridge et Marey, les appareils photos se déclenchent les uns après les autres dans un délais très court. Une fois les photos mises bout à bout, nous avons une vidéo qui donne l’impression de tourner autour du personnage. Les décors sont recréés numériquement par la suite.

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Le principe de stop-motion peut donc s’appliquer sur une infinité de supports et a été largement utilisé pour la télévision ou sur internet dans des vidéos ou des clips. Voici quelques vidéos de stop-motion qui utilisent divers supports tels que les murs de Buenos Aires, des legos, des polaroïds, des t-shirts et même le corps humain :







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Après cette courte rétrospective sur l’histoire de la stop-motion, nous avons proposé aux visiteurs de tester eux-même cette technique grâce à deux ateliers :
– un atelier avec appareil photo sur pied relié à un logiciel professionnel
– un autre atelier avec un appareil photo libre

Les visiteurs ont pu alors avoir le choix d’animer des objets parmi des dinosaures, des dés, des figurines, de la pâte-à-modeler etc… Petits et grands se sont tous prêtés au jeu avec un plaisir certain, celui de voir bouger des objets inanimés. C’est également là que nous voyons quelle précision et quelle patience cette technique requiert, le temps qui nous a été imparti ne nous permettant que de tester rapidement la technique et ses différentes possibilités, et sans toujours se soucier de la fluidité des mouvements, des problèmes de lumière et de mise au point, ou des questions de cohérence…
En effet, les studios professionnelles ne tournent eux que quelques secondes de films en une semaine de tournage. Un long métrage d’animation demande ainsi 2 à 6 ans de tournage selon le projet. Mais l’animation n’a pas toujours besoin d’être parfaite pour raconter une histoire, et Tim Burton dit lui-même que ces imperfections font la beauté de la stop-motion. Tout le monde peut en faire chez soi, surtout à notre époque où tous nos appareils sont équipés de caméra.

Des applications gratuites sont disponibles sur smartphone pour réaliser simplement vos propres films d’animation en stop-motion (iMotion HD pour iPhone et iPad). Une webcam ou un simple appareil photo numérique peuvent également faire l’affaire, soit en étant relié à un logiciel permettant de déclencher l’appareil depuis l’ordinateur (tel que, par exemple, MonkeyJam, ou le logiciel professionnel Dragonframe), soit en prenant les photos pour ensuite les exporter vers l’ordinateur et procéder à l’animation en utilisant un logiciel de montage classique (comme le basique Windows Movie Maker, ou VideoSpin.) Une fois les photos montées bout à bout et la vitesse de défilement réglée pour avoir une moyenne de 24 images/seconde, ce qui donne l’illusion du mouvement, il n’y a plus qu’à ajouter sons et musique pour obtenir un véritable film fait-maison !

Voici les séquences réalisées lors de cet atelier, le principe étant de tester l’animation sans raconter forcément une histoire et de permettre à chacun de donner vie à un objet :

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Compte-rendu par Elsa et Loïc.