En attendant quelque chose de plus construit et s’autorisant les spoilers, nous vous donnons notre avis à chaud de Frankenweenie, des fois que vous hésitiez encore à aller vous pointer dans les salles obscures ! Le film ne sortant en France que mercredi 31 octobre, la-dite impression est bien entendu dénuée de tout spoiler ! Bonne lecture !
Frankenweenie n’est pas encore officiellement sorti (Mercredi 31 octobre) que déjà, les avants premières pullulent sur la planète, notamment dans nos contrées et dans la capitale où notre équipe a bien gentiment été conviée.
Le film représente plus que l’aboutissement d’un long travail, il est aussi le point d’orgue d’une année riche en actualité sur Tim Burton, entre un film (Dark Shadows), sorti en Mai dernier, une exposition à succès à la Cinémathèque Française de Paris et autres productions (Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires). Présent sur tous les fronts, notre réalisateur favori ne s’est pas ménager et n’aura pas démérité son succès avec ce seizième long-métrage, réalisé en amont de Dark Shadows, en animation image par image et dans la plus pure tradition. Pour quel résultat ?
Force est de constater que le film, même pour nous au sein de l’équipe, ne partait pas gagnant sur beaucoup de points. Sorte de « remake » d’un court adoré par les fans, déjà réalisé pour le compte de Disney en 1984 par Burton, on pouvait tous craindre la redite d’une histoire déjà vue. Mais c’est sans compter sur la volonté appuyée de Burton, fort de son succès chez Disney grâce à Alice In Wonderland, de réaliser ce long-métrage en stop motion (à l’instar de The Nightmare Before Christmas et Corpse Bride) et en noir et blanc. Des choix artistiques risqués pour le géant aux oreilles rondes, pourtant aujourd’hui tout disposé à donner à Burton les moyens nécessaires à la création de la vision initiale qu’il avait de Frankenweenie. Car ce Frankenweenie cuvée 2012 est bien ce que Tim Burton comptait montrer initialement en 84, mais qui, faute de moyens, a dû se rabattre sur un format court-métrage avec de vrais acteurs.
Et, c’est en ce sens que le film Frankenweenie est pour nous une merveille. Sans remettre en cause une seule seconde ses travaux plus récents, le film porte la marque indélébile de son auteur. Nourri de ses thématiques les plus personnelles, d’un casting de choix réunissant ses pygmalions d’autrefois, comme Catherine O’Hara, Martin Landau et Winona Ryder mais aussi d’un sens esthétique (merci Rick Heinrichs) riche et graphique nous ramenant à Edward Scissorhands et Ed Wood.
Doté d’une narration efficace et facile à suivre, de même qu’une 3D impeccable (et utile, pour une fois), Frankenweenie est un hommage , moins nourri d’autoréférences (ce que l’on pouvait reprocher à ces deux derniers films) que de clins d’oeils à tout ce cinéma classique qui l’a tant nourri : les films de monstres d’Universal, de la Hammer (d’ailleurs Sir Christopher Lee est bien présent dans le film, d’une façon extrêmement surprenante, je ne vous en dit pas plus) les films de Godzilla et des récits du Dr. Seuss. Danny Elfman offre également une partition aussi exemplaire et classique que tonitruante et émouvante, dans la grande tradition des bandes originales de Sleepy Hollow et Mars Attacks.
S’il était une « critique » à émettre , et elle est moindre, c’est qu’il est presque dommage que pour se parer d’une telle émotion , Tim Burton ai due reprendre une histoire déjà existante au détriment d’une idée originale. Mais le court-métrage en était déjà une, variation du film de James Whale, Frankenstein (1931) qu’il s’est , encore une fois, totalement approprié, à l’instar de son chef d’œuvre, Edward Scissorhands, qui en était déjà très librement inspiré.
Sincère, le film l’est, et touchés, nous le sommes. Au point que nous retournerons le voir et le conseillerons sans modération afin que chacun découvre la teneur plus vraie que nature de cet adorable petit chien littéralement cousu de fils blancs et de son jeune maître si proche de l’auteur qui l’a fait naître.
« It’s Alive », mes amis. « It’s Alive ».