Tim Burton. Dès que l’on prononce ce nom aux sonorités bondissantes on est ailleurs et on se souvient de l’émerveillement que ses films provoquèrent en chacun de nous. Ce réalisateur génial nous envoûte. Mais comment en parler ? Comment ne pas être ni trop fanatique, ni trop terre à terre ? Face à Tim Burton, la critique ressemblera toujours à Jack, le roi des citrouilles, tournant Noël en cauchemar à force de l’avoir examiné sous toutes les coutures en se demandant Qu’est-ce que c’est ?
Depuis qu’il est tout petit, Burton aime dessiner. Cette liberté qu’il éprouve à manier le crayon, le pousse à faire des études d’art plastique. Sorti des leçons trop classiques à son goût, il commence sa carrière chez Disney en tant qu’animateur en 1979. Il travaille notamment sur Rox et Roucky, où il retrouve les tons pastels et les formes parfaites qui l’ennuyaient tant à l’université. Très vite, ses compétences l’amènent à avoir un poste plus important, pour lequel il doit créer des personnages et développer ses idées. Bien trop subversives pour la firme de l’oncle Walt, les croquis de monstres restent dans les placards. Burton ne convient pas au studio trop conservateur. Pourtant, la collaboration se poursuit grâce à quelques personnes motivées pour produire son premier court-métrage.
En 1982, Julie Hickson et Tom Wilhite lui proposent 60 000 $ pour réaliser Vincent. Animation tournée en plan par plan, ce film préfigure L’Étrange Noël de M. Jack, réalisé selon le même procédé. “C’est un vieux procédé artistique génial, il s’agit avant tout d’artistes qui peignent les décors et fabriquent les personnages… il y a quelque chose dans l’animation plan par plan, qui donne une énergie que l’on ne peut retrouver dans aucune autre forme (…) une énergie que l’on ne peut même pas décrire. Cela a à voir avec donner de la vie à des choses et je crois que c’est pour cela que j’ai voulu être animateur au départ. Pour donner la vie à des choses qui n’en avaient pas… Cette énergie capturée, c’est quelque chose que les ordinateurs ne pourront jamais remplacer parce qu’il leur manque précisément cet élément (…) Bien sûr les ordinateurs permettent des choses étonnantes mais la main d’un dessinateur a quelque chose de si beau, de si matériel ! Le travail manuel relève je crois d’une énergie infra-verbale inconsciente” confia le réalisateur en verve, aux Cahiers du Cinéma.
Hommage à son idole Vincent Price, Vincent est tiré d’un de ses premiers poèmes. Il raconte la vie d’un petit garçon de sept ans qui se prend pour un acteur de films d’horreur et se fabrique un monde onirique inspiré d’Edgar Allan Poe. Pour incarner le narrateur de l’histoire, Burton fait appel à Vincent Price lui-même. “Ses films m’aidaient à comprendre à aller mieux, confie le réalisateur. Je me sentais en accord avec eux, car j’avais grandi très isolé, très renfermé, et la vie autour de moi semblait très abstraite. Ces films traitaient bien souvent de ce genre de sentiments…” Cette rencontre fut une expérience fondatrice et les deux complices gardèrent contact jusqu’à la mort du vieux comédien. Celui-ci devint son mentor et le soutint dans toutes ses entreprises. “J’ai toujours gardé contact avec lui, même de façon relâchée (…) Il faisait partie de cette génération de gens avec qui on reste toujours connecté même s’il arrive qu’on ne se voit pas régulièrement (…) Il était très encourageant. J’avais toujours l’impression qu’il comprenait exactement le propos du film, peut-être même plus que moi (…). Il en comprenait la psychologie sous-jacente.”
Il l’employa également en 1990, dans le rôle du savant créateur, qui meurt avant d’avoir terminé Edward restant avec ses mains d’argent. Signe du destin, l’acteur meurt avant d’avoir pu incarner le rôle d’un autre narrateur, celui de L’Étrange Noël de M. Jack, ce qui bouleversa Burton qui l’imaginait dans ce rôle dès les premiers jours de cette création. Vincent marque le premier pas du jeune réalisateur vers un succès jamais démenti. Pourtant, si Tim Burton est devenu un des réalisateurs préférés des studios, à tel point que le Première Américain le plaça en 1992 à la 27ème place de son top 100 des personnes les plus influentes à Hollywood, il garde une intégrité artistique difficilement contestable. Ainsi, nous découvrons de Pee-Wee’s Big Adventures son premier long réalisé en 1985 à Batman : le Défi (1992) une œuvre cohérente et personnelle.
Le succès commercial de tous ses films le classe dans la catégorie banquable dès Pee-Wee. Néanmoins, toujours intègre, il conserve une sincérité dans sa démarche, et n’accepte de réaliser que des sujets dont il se sent proche. C’est également pour cette raison qu’il tourna les deux Batman. L’univers visuel ainsi que les thèmes fondateurs de ce mythe : la double personnalité, l’utilisation des masques, la frontière entre le bien et le mal… se retrouvent plus ou moins exploités à travers toute sa filmographie. Les gens ne réalisent pas qu’il faut que toutes les choses que je fais aient un sens, je dois sentir quelque chose derrière le sujet, y être attaché de quelque manière… Cette exigence, cette passion viscérale de l’expression, nous amène dans un univers burtonien où le monde manichéen se renverse pour mieux en interroger les frontières. En bouleversant gentiment le regard habituel que nous avons sur la société, il réalise des contes qui touchent à la mémoire collective, et ainsi peut-on le définir comme le Charles Perrault des temps modernes.
Le réalisateur, toujours vêtu de noir tel un prince de l’ombre tendance gothique, sait nous prendre par la main pour nous emmener, grands et moins grands vers nos intimes il était une fois. Dans Batman par exemple, il met en avant la double personnalité du héros. C’est quelque chose qui fait tellement partie de chacun de nous, qu’il me paraît simplement aberrant que les gens ne le comprennent pas consciemment. Tout le monde a plusieurs aspects à sa personnalité, personne n’est qu’une chose à la fois. Spécialement aux États-Unis, les gens se présentent souvent d’une telle façon, alors qu’en réalité ils sont totalement différents. Ce qui est très représentatif du personnage de Batman… confiait le réalisateur à Mark Salisbury co-auteur d’une autobiographie.
Ainsi cet asocial (“je crois que dès le début j’ai été contre la société” avoue-t-il à Salisbury) nous plonge dans des univers féeriques et étranges, un peu inquiétant car on ne saurait dire qui d’Adam et Barbara (Beetlejuice), d’Edward, de Catwoman ou de Batman est le plus vivant. Est-il plus normal de se travestir en femme pour diriger un film (Ed Wood) ou de se déguiser en chauve-souris pour sauver le monde ? “Parfois les gens me disent ” allez vous faire un film réaliste avec des vrais gens ? ” Mais pour moi les mots ” normal ” et ” réel ” peuvent être interprétés de mille manières différentes. Qu’est-ce qui est normal ? Qu’est ce qui est réel ? Je crois que la raison pour laquelle j’aime bien la forme des contes de fées -ou du moins l’interprétation que j’en ai, ce que je tire des contes de fées, des contes populaires et des mythes et légendes sont ces images essentielles, extrêmement intenses qui ont un au-delà ouvert à l’interprétation. Elles ont une signification même abstraite (…) J’aime quand il y a un certain symbolisme, une certaine dose d’abstraction aux choses. Je préfère de beaucoup être touché par quelque chose à un niveau inconscient que de l’intellectualiser.”
Cette confiance, ce laissez-aller vers l’abstraction, se retrouve dans toute la démarche artistique de Tim Burton. C’est parce que ses histoires et ses idées partent d’univers immatériels et nouveaux que le réalisateur s’entoure d’une équipe qui le comprendra parfaitement. Ainsi il rencontre les personnes qui construiront avec lui un projet commun. Sortes d’alter ego, il y a au sein de l’équipe du film une entente ineffable, une appartenance à une même planète créative. J’essaie de travailler avec des gens qui ont envie de faire la même chose que moi. Aujourd’hui encore, j’essaie de savoir si les gens veulent simplement faire le film parce que j’en fais partie, ou s’ils ont une réelle passion pour le projet.
Quand il rencontre Johnny Deep lors du casting d’Edward aux Mains d’Argent, il ne l’a jamais vu jouer. Cependant, tous deux ont un même langage, une même passion, des références communes, ce qu’ils découvrent dès leur première rencontre. Il faut que Burton ait une certaine affinité avec ses assistants. Pour les mêmes raisons, il préférera Michelle Pfeifer à Sean Young pour incarner Catwoman. Outre le fait qu’il lui trouve un naturel félin, il se sent proche d’elle, car tous deux ont vécu dans une ennuyeuse banlieue pavillonnaire. Pour créer la musique de la plupart de ses films, là encore il cherche un complice, qu’il trouve en Danny Elfman. Au moment de L’Étrange Noël…, tous deux travailleront en étroite liaison, écrivant les textes de chansons et la musique en deux mois d’intense travail afin de donner à ce conte un côté comédie musicale, recherché par Burton.
Ainsi ce grand timide, qui au début de sa carrière ne savait pas comment parler à son équipe autrement qu’en lui montrant des croquis de ce qu’il voulait faire, appris à communiquer. Frankenweenie, son premier film –et son troisième court-métrage- le plongea tout de suite dans un univers professionnel auquel il dut s’adapter. C’est là qu’il fit ses premières armes, qu’il dirigea pour la première fois des acteurs professionnels (Shelley Duvall…). Réalisé en 1990 et produit par Disney, ce film reprend le thème de Frankenstein : Un petit garçon habitant une banlieue tranquille, fait revivre son chien mort dans un accident de voiture. Aujourd’hui, toujours attentif au moindre détail, il va à la rencontre des gens pour être sûr que tout le monde est sur la même longueur d’onde. Dans le genre de film que je fais, il n’y a aucune base réaliste sur laquelle s’appuyer et il faut en l’occurrence tout recréer, ce qui passe d’abord par des discussions interminables, confiait-il à Laurent Vachaud et Michel Ciment.
Dès ses premiers projets, Tim Burton a une claire conscience de son savoir-faire, c’est un visuel, un dessinateur avant tout. C’est pourquoi, même si ses idées de départ sont très personnelles, il confie l’écriture de ses scénarios à une tierce personne, s’assurant sans cesse qu’elle saura retranscrire par des mots les croquis qu’il lui soumet. Pour moi faire un film se rapproche de la sculpture : vous commencez avec une idée, sans très bien savoir quelle forme tout cela va prendre, et ce n’est que progressivement que vous trouvez. J’aime ce ‘’work in progress ‘’.
Mené par la vie de ses personnages, il construit ses films autour d’eux. Ainsi il se souvient avoir eu d’interminables discussions pour Batman afin de trouver pourquoi cet homme enfilait un collant de chauve-souris afin de sauver le monde.”A chaque fois que je fais quelque chose, je commence avec le personnage. Batman aime le noir et veut rester dans l’ombre, c’est pourquoi l’action se passe en pleine nuit avec très peu de scènes de jour… Chaque élément doit supporter la psychologie du personnage, donc chaque décision que nous prenons est basée sur le personnage, conditionné par lui.”
Quelques soient les sujets de ses récits, il donne toujours priorité au côté visuel du film. A ce titre, son passé de dessinateur lui offre une base solide pour explorer ses idées graphiques et les mettre à l’écran. C’est pourquoi il permet aux acteurs de modifier un tant soit peu le scénario, une fois les costumes enfilés, et, le personnage cerné, ils ont en effet une idée plus précise de ce que, par exemple, un diable rejeté de l’enfer doit dire. De même en employant Michel Keaton sur Beetlejuice, il s’est rendu compte que l’improvisation pouvait apporter beaucoup au film, du moment que celle-ci était cadrée dans quelque chose de précis. C’est pourquoi il ne répète pas avec ses acteurs :”Je vais sur le plateau et j’essaie de ressentir la scène (…). Et parce que chaque chose en suggère une autre, il est difficile de s’en tenir à cent pour cent à ce qui est, jusqu’au moment où tous les éléments sont assemblés. Donc cela devient plus une histoire de dernière minute.”
Profitant au maximum de la situation présente, souvent fort différente quand elle est mise en espace, il ne “story-board” presque plus ses scénarios. Pourtant ce réalisateur méticuleux est loin d’être inconscient. Afin d’avoir assez de matériaux pour injecter à ses images ses effets spéciaux, et d’avoir la possibilité de réaliser les montages les plus fous, il tourne un minimum de six prises par plan.
Au fil de ce hasard contrôlé, il émaille sa filmographie d’interrogations récurrentes… la monstruosité, l’inanimé, la peur des choses aseptisées… Car Burton n’a jamais pensé comme les autres; les monstres il ne les voit pas là où tout le monde les imagine. Ainsi s’il adore les films d’épouvantes, les Godzillas, KingKong et Frankenstein qui ont bercé son enfance, il ne pouvait supporter de regarder Lassie Chien Fidèle le dimanche soir sous peine d’insomnies épouvantables. Adorant les animaux, il ne supportait pas de les voir en danger de mort. Il éprouve une forte empathie à l’égard des monstres. J’ai toujours eu l’impression qu’ils étaient mal perçus, ils avaient en général plus d’âme et de sentiments que les personnages humains qui les entouraient….
Ainsi les oppose-t-il aux êtres normaux. Ces derniers, censeurs et castrateurs, sont ignobles parce que responsables de leurs monstruosités morales. Condamnant l’anormal, ils peuplent les banlieues insipides et lorgnent derrière les rideaux repassés des petites maisons tranquilles, comme celles présentes dans Edward aux Mains d’Argent. “Grandir dans cette banlieue [Tim Burton est né le 28 août 1958 à Burbank une banlieue proche d’Hollywood] c’était comme grandir dans un lieu où il n’y avait pas de culture, pas de passions pour quoi que ce soit (…) Il n’y avait pas d’attachement de quoi que ce soit à quoi que ce fût. Vous étiez donc obligé de vous conformer à ce monde bien pensant et ainsi renoncer à une grande part de votre propre personnalité, ou de développer votre vie intérieure, ce qui vous mettait à l’écart de ce monde.
Pourtant, si Burton semble avoir opté pour la seconde solution, une sorte de mélancolie qui n’est pas sans rappeler la souffrance gothique, sourd de tous ses projets. Un chagrin face à la cruauté des juges : “Les gens sont souvent jugés d’après leurs apparences. C’est fascinant, cela a toujours été comme cela, et cela le sera toujours. C’est triste, parce que, du moins en ce qui me concerne, j’ai toujours eu la volonté de me lier aux gens – pas à tout le monde – mais à quelque personne…”
Amer face à ces parangons de l’American Way of Life, il les critique sévèrement dans la plupart de ses films. De Beetlejuice au plus loufoque Mars Attacks ! ou encore dans le portrait de cette jolie banlieue entourant le château d’Edward. Préférant ses personnages fantastiques, il se sert des humains comme faire-valoir. C’est notamment ce que beaucoup de critiques et de fans lui ont reproché à propos de Batman. Intrigué par la dualité animale de Catwoman et du Pingouin, il confine le héros dans une solitude ténébreuse, ce qui rend le personnage un peu fade.
Tourné vers la pratique et le côté artisanal des choses, il fustige les bien pensants qui jugent sans rien faire. A l’époque où il a fait un dessin animé d’inspiration japonaise pour Disney, il était entouré de personnes critiques à son égard : “Je me disais qu’il aille se faire foutre ! Faites quelque chose ! Vous avez peut-être raison, mais faites quelque chose ! J’aime quand les gens font des choses. Mais aujourd’hui il y a tant de gens qui attendent dans les coulisses, il semble y avoir plus de médias et donc plus de jugement et plus de gens qui ne font rien. Le monde semble s’être doté de plus de censeurs que de créateurs.”
Si les films de Tim Burton ont tous été de grands succès commerciaux, il n’en reste pas moins que ce réalisateur conserve une démarche artistique personnelle, ce qui n’a jamais simplifié ses rapports avec Hollywood : “Je n’ai jamais réalisé de film indépendant. J’ai toujours travaillé avec les studios. Du coup je me suis toujours senti dans une drôle de position (…) quand on bénéficie d’une certaine audience, il devient difficile de négocier. Pour Ed Wood, je devais sans cesse rappeler à mes interlocuteurs que j’étais rémunéré au tarif syndical, et que c’était un film à petit budget (…) sous prétexte que Batman a fait un tabac, on a tendance à me considérer comme une espèce de nabab hollywoodien.”
Grâce à ces retombées financières, il semble y avoir une sorte d’accord tacite entre les studios et Burton. Aucun des deux ne se comprennent mais chacun travaille pour le bien de l’autre : “Même si j’ai fait ma carrière grâce aux studios, je n’ai jamais vraiment l’impression que nous nous comprenions bien. Ils me regardent parfois avec une expression inquiète, se demandant ce que je vais faire.” Ainsi, quand Burton chercha à financer L’Étrange Noël de M. Jack, il du faire face à leur grande hypocrisie : “Tout le monde disait aimer le projet, mais pas assez pour le faire sur le moment. Je crois que ce fût ma première expérience avec la mentalité du show business… – un joli sourire et un ” oh oui, nous allons faire votre film ” mais quand vous poursuivez le projet, il devient de moins en moins concret.”
Pourtant Burton est loin de cet artiste planant au-dessus de toute considération financière et se battant pour faire exister son génie au mépris du capital. Très conscient des problèmes financiers qu’induit la production d’un long métrage, il se sent responsable de l’argent qu’on lui confie. Rappelons qu’il crée en 1989 sa société de production avec une ancienne journaliste, Denise Di Novi, qui l’aida à la production de la plupart de ses films. Grâce à cette structure il produisit notamment James et la Pêche Géante. Ce film d’animation, plan par plan, tiré d’une histoire de Roald Dahl est réalisé par Henry Selick, ce réalisateur qui s’était chargé de tourner L’Étrange Noël…
Ainsi le chanceux comme il se définit lui-même, mène sa barque aux travers des marécages des studios. Négociant les impératifs que lui fixent Disney ou la Warner il parvient toujours à se faire entendre tant bien que mal : “Je n’ai jamais pu prévoir le succès de tel ou tel film… mais j’essaie d’amener mon film là où il aura le plus de chance de parler aux gens.”
Quand on lui parle de sa carrière, il dit n’avoir jamais consciemment pensé devenir réalisateur : “Aujourd’hui encore, je me sens vraiment mal quand les gens me demandent comment je suis devenu ce que je suis devenu. Je n’ai vraiment pas de réponses. Il n’y a pas d’histoire me menant d’un point A à un point B. Je n’ai pas pris de cours. Cela a été une chance complètement surréaliste.”
On ne peut qu’apprécier cette sincérité et applaudir quand le réalisateur conclut après son sixième film : “J’aimerais continuer à tourner mais j’aimerais le faire avec la même attitude. Je n’avais jamais prévu de devenir un réalisateur, c’est pourquoi quand cela m’est arrivé, quand je suis tombé dedans, cela a été une expérience formidable. C’est pourquoi j’essaie toujours de rester ouvert à cette sensation.”